Saison 2002-2003
- François-Xavier Frantz
- Clément Gracian
- Dieudonné Niangouna
Sophie Lecarpentier - Marie Tikova
- Hervé Benhamou
- Valéry Warnotte
- Noël Casale
- Bernard Pigot
- Gilles Sampieri
- Florent Meyer
- Benoît Lambert
- Véronique Bellegarde
- Claire Le Michel
- Mamadou Dioume
- Les Rencontres Chorégraphiques
Édition 2
Alice Chauchat
Vera Knolle
Salva Sanchis
Martin Clausen
Angela Schubot
DU 10 AU 12 FÉVRIER 2003 / CRÉATION DE TEXTE
- SOUCI VAMPIRE...
Un personnage se retrouve " un jour sans raison " dans un appartement à la géographie hasardeuse, une voix le guide, l’oblige à avancer, il est en butte aux malaises, aux migraines, ses sensations se décentrent, il doit parler, tout dire de lui. Qui est cette voix, qui est –il lui-même ? Il refuse et ne parle qu’en son for intérieur, mais l’autre guette, l’encourage, le morigène, le pousse dans ses retranchements !
Vampirisation d’un JE par son TU, oscillation intérieure entre la transgression libératoire et la sujétion totalitaire ?! La norme se déporte à cette frontière entre ce qui est tu et ce qui peut ou ce qui doit être dit !
Qu’est le monde aujourd’hui vu à travers tous les médias technologiques mis à notre disposition : télévision, vidéo, C-D Rom ?
Ces technologies ont développé le regard vers toujours plus de réalité, de représentations du vécu : l’actualité en direct, le reportage social, les débats sur la vie intime, personnelle, l’espace privé envahissent de plus en plus l’espace public. De même les avancées scientifiques, le développement récent des sciences cognitives qui scannent nos comportements, nos émotions aux paramètres de la physiologie neurologique. Vivants nous pouvons dévoiler notre corps caché sans l’ouverture d’une opération : notre vie biologique est " avouée ".
Tout est vu, visible, et crée un horizon nouveau pour l’œil et notre idée de la représentation (de même que les photos par satellites, les photos d’autres planètes).
Notre travail veut tenter un questionnement de l’identité ressenti comme corps matériel. De quelle place de mon corps ma voix parle-t-elle, la voix, la langue (mot catachrèse, à la fois propre et figuré !), l’expression du sujet parlant est une pièce anatomique, à analyser comme telle.
La forme traditionnelle du théâtre caractérisée par la présence vivante d’un ou plusieurs acteurs face au public est remise en cause. Sur scène la présence vivante de l’acteur est à égalité avec la représentation sonore et visuelle : une bande son tient lieu de réplique, un film passe dans un téléviseur, des diapositives –sont projetées. Mises en perspectives, jeu des lignes de fuite, des proportions, qui sont aussi celles de l’histoire. Les images d’aujourd’hui sont l’aboutissement d’une histoire de la représentation de l’espace et du corps, qu’elle soit intérieure, depuis les estampes anatomiques de Da Vinci jusqu’aux IRM modernes, ou externe, avec le portrait, l’autoportrait, le nu, les architectures, les paysages explorés par la peinture, la photographie, le cinéma.
Le public est l’œil de la caméra, presqu’un confesseur, mais sans voyeurisme !
La scène de théâtre ouvre l’espace aussi bien visuel que relationnel, l’acteur y est présent en chair et en os, sans intermédiaire. Au-delà de l’émotion créée par ce dialogue vivant, la complexité du monde peut s’y énoncer – s’y décrypter… ?- des questions s’y poser…: qui parle quand je parle ? qui parle quand l’autre parle ? comment regarde-t-on, comment entend-on les autres ? !
La Compagnie TRËMA a été créée en 1995 par Florent Meyer et Aïni Iften.
Le questionnement du langage et des codes de la représentation jalonne son travail à travers des textes originaux : La Perle, Au cirque ! Silence !
Des spectacles musicaux explorant la relation du parlé au chanté : « Le Roman de la Belle Epoque », « Les voix de la Méditerranée, Amacharou » - conte musical Kabyle .