CRÉATION DE TEXTE / DU 27 JANVIER AU 08 FÉVRIER 2025

© Gilles Sampieri

Maxime Lévêque
Création musicale
Gilles Sampieri
Lumières et régie générale
Rémy Chevillard
Images et collaboration dramaturgie
Lucile Latour
Assistante costumes-accessoires
Karine Lombardo
Assistante mise en scène
Clara Quintin
Lundi 27 janvier 2025
Rencontre
et l'équipe de création
- LE MANOIR DES COLONIES
France et sa fille Victoire vivent dans une vieille demeure remplie d’objets de la période coloniale. Deux femmes à l’histoire dangereuse à la fois victimes et héritières de la colonisation. Une reine mère autoritaire encore soumises aux gestes du travail. Une fille esclave de sa mère et révoltée par la traite. Leur manoir hanté d’une Afrique fantasmée, ravive la mémoire de ces crises où l’on utilise la peur et la condition des plus pauvres. Elles y empruntent les multiples visages d’un racisme qui oppose les peuples et les générations. Questionnant notre posture d’héritiers de trésors culturels coloniaux, dont on ne sait où et comment ils ont été acquis ou volés ? Mère et fille dans un total dénuement, entourées d’œuvres d’art abandonnées. Dans cet espace de conflit où la France coloniale navigue entre son illusion de grandeur et les mensonges qui la construisent. L’empêchant de s’ouvrir aux idées de la jeunesse.
À travers la vie de ces deux femmes, la pièce aborde les questions de l’isolement social, et de la condition des femmes prolétaires enrôlées aux colonies. Dans la complexité des phénomènes de résistance et d’adhésion. Il s’agit de remettre en mouvement des fragments pratiquement inconnus de l’histoire coloniale. Leur manoir hanté ravive la mémoire de ces crises que l’on utilise pour coloniser. Ces figures interrogent par leurs trajectoires de vie, l’influence du modèle économique dans la montée des nationalismes et les mécanismes de manipulation des masses. Du récit de notre trésor colonial caché, vers la trajectoire d’humanité de deux femmes contre la violence de certains héritages.
LA PRESSE EN PARLE...
"Juste mise en valeur pour un texte foisonnant où l’histoire se confronte à l’intime au travers d’un long dialogue entre une mère et sa fille, entre réalisme et onirisme. (…) Hiératique, autoritaire, se tient Mireille Herbstmeyer dont l’impeccable diction permet d‘écouter le flot des réminiscences de France sur son passé autant que sa folie à vouloir maintenir la mémoire dérisoire d’une pseudo grandeur. Mobile et vindicative se tient Céline Marguerie pour incarner Victoire, dévouée à sa mère tyrannique mais voulant s’en libérer envers et contre tout comme on se libère de fantômes entêtants.
Les créations de vrais textes de théâtre deviennent rares, bonne raison pour aller voir et entendre Le Manoir des colonies où l’exigence de l’écriture tient à la forme comme au fond.
"Mireille et Céline sont formidables. C’est un travail et une écriture intriguant avec plein de niveaux d’entrées, complexe et extrêmement intéressant."
Production Cie Langajà Groupement, Théâtre Le Colombier (Bagnolet)
Soutiens Amin Théâtre-Le TAG (Grigny), Compagnie SourouS - Festival Auteurs en acte - Théâtre Victor Hugo (Bagneux)
La Cie Langajà-Groupement est soutenue financièrement par Le Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis, la Ville de Bagnolet et la Région Île-de-France.
VENDREDI 07 FÉVRIER 2025 / RENCONTRE - DÉBAT
POUR EN FINIR AVEC LE ROMAN NATIONAL
Enseignante en lycée et chargée de cours en histoire et sociologie de l’éducation à l’Université de Paris, membre de la Ligue des droits de l’homme. Elle a récemment collaboré au Manuel d’autodéfense intellectuelle, hors-série du Monde diplomatique. Elle est notamment l’autrice de Dans la classe de l’homme blanc. L’enseignement du fait colonial des années 1980 à nos jours (PUL, 2018), École publique et émancipation sociale (Agone, 2021) et Histoire de la France populaire (Agone, 2024).