Saison 2006/2007

DU 5 AU 10 JUIN 2007/ CRÉATION DE TEXTE INÉDIT EN FRANCE

 
 

© Cécilia Delestre

 
Avec
Christophe Giordano
Yann Lheureux
Serge Nail

Scénographie
Cécilia Delestre

Création son
Alban Guillemot

Création lumière
Cécile Robin

Régie générale
Frédéric Blanc

Captation et création vidéo
Solène Froissart

Administration
Jean-Baptiste Pasquier
 
 

Samedi 9 juin
Parcours public

17h : Lecture inédite des derniers textes de Falk Richter
18h : Rencontre avec l’auteur Falk Richter et la traductrice-metteur en scène Anne Monfort
 
En coréalisation avec Le Colombier, La Cie Théâtre de l’Heure présente
 
SOUS LA GLACE
Écriture Falk Richter
Mise en scène et traduction Anne Monfort
L’Arche est agent théâtral du texte représenté.
Texte publié aux éditions Nouvelles scènes allemandes (Toulouse)
 
 

PROPOS / Anne Monfort

Falk Richter est un jeune auteur et metteur en scène associé à la Schaubühne. Il a écrit de nombreuses pièces comme Electronic city, Dieu est un DJ, Nothing hurts, Tout. En une nuit. Sous la glace occupe une place à part dans l’œuvre de Falk Richter : elle s’intègre dans une expérience d’écriture et de mise en scène en quatre volets, intitulé Das System, dont elle est la deuxième étape.

La pièce raconte les parcours parallèles de trois personnages, consultants d’entreprise solitaires à la fois victimes et bourreaux d’une société aseptisée et communicante. Ces trois consultants sont confrontés à un enfant, seul adapté de façon encore transitoire, à cet espace qui va bientôt disparaître et dont la voie est toute tracée, la vie déjà vécue.
D’un niveau de réalité à l’autre, du travail à l’intime, impossible de décider si la pièce est le cauchemar de Jean Personne, le consultant vieilli, ou la dure réalité de l’entreprise. À peine des personnages encore individualisés, les êtres y errent d’un non-lieu surmoderne à l’autre entre l’aéroport et le réfrigérateur, faisant du transitoire un lieu définitif, s’installant sur leur lieu de travail pour toujours. Le monde y fonctionne de plus en plus sans les hommes ; entre la surdimension et la linéarité, la conscience du temps disparaît. Plus de drame chez Richter, on est dans un lieu où la tragédie et l’humour énorme se mêlent ; dans l’idylle d’un monde futur, les téléviseurs et les automobiles vivront heureux sans les hommes et marcheront main dans la main.

Dans ce tragique d’aujourd’hui, l’individu est en lutte contre lui-même, contre son propre langage. L’écriture de Richter articule perpétuellement l’intime et le collectif ; ses problématiques rappellent les travaux de Bernard Stiegler parlant de la difficulté de l’individu dans la société surmorderne d’aujourd’hui à exister, à se positionner, à être un " je " ou à constituer une communauté, un " nous " alors qu’un " on " globalisant met à mal l’individu. Le texte de Sous la glace réutilise les termes techniques d’un documentaire de Marc Bauder sur les consultants mais en les ancrant dans le domaine de l’intime, du personnel. Dans quelle mesure parle-t-on, dans quelle mesure est-on parlé par un discours dominant ? Sous la glace nous parle à tous de notre rapport au travail, de notre rapport à notre langage, qu’il soit verbal, sonore ou imagé.

L’écriture de Sous la glace comme des autres pièces de Falk Richter est une écriture de plateau, qui met au centre le travail de l’acteur et qui lui est destinée D’où un compagnonnage et une collaboration suivie entre un auteur-metteur en scène et une traductrice-metteur en scène. J’ai découvert le travail de Falk Richter en voyant aux Theatertreffen de 2000 Nothing hurts, qu’il avait écrit et mis en scène avec la chorégraphe Anouk van Dijk. J’ai ensuite traduit plusieurs pièces de Falk Richter, et monté Dieu est un DJ en 2002, puis Tout. En une nuit en 2005.

 

PROPOS / Serge Nail

Sous la glace m’a semblé un grand rire dévastateur qui déconstruit notre univers et son monde de la consommation. C’est la confrontation du corps de l’acteur à la langue qui permet de placer des endroits de temporalités différentes, d’éprouver ensemble, avec le public, une chose commune dans le rapport au monde.

 
 

Production La Cie Théâtre de l’Heure
Coproduction Mains d’œuvres (Saint-Ouen)
Soutiens Arcadi, Théâtre Éphéméride, du Théâtre de la Digue et des PUM, Naxos Bobine (Paris)