Saison 2006/2007
- Bernard Pigot
- Sylvie Pabiot
- Matthieu Hocquemiller
- Gaël Mevel
- Marc-henri Lamande
Wild Shores - Serge Ricci
Fabien Almakiewicz - Toméo Vergès
- Cristèle Alvez Meira
- Arnaud Meunier
- Antoine Basler
Elsa Gallès - Leonardo Montecchia
Sandrine Bonnet
Yasmine Hugonnet - Serge Hamon
- Christian Ubl
- Jean-Louis Mechali
Babson de la Rue - Jamai(s) vu - Édition 1
Helge Letonja
Ben J.Riepe
Christian Ubl
Sandrine Bonnet
Ignacio Martinez - Gilles Sampieri
- Isa Armand
- Fabienne Gotusso
- Falk Richter &
Anne Monfort - Concordan(s)e - Édition 1
Christian Ben Aïm
Marc Henri Lamande
Cécile Loyer
Nicolas Fretel
Rosalind Crisp
Isabelle Ginot
François Laroche-Valière
Evelyne Sallandre
Valeria Apicella
Christophe Martin
Christian Bourigault
Gilles Sampieri
DU 5 AU 10 JUIN 2007/ CRÉATION DE TEXTE INÉDIT EN FRANCE
© Cécilia Delestre
Christophe Giordano
Yann Lheureux
Serge Nail
Scénographie
Cécilia Delestre
Création son
Alban Guillemot
Création lumière
Cécile Robin
Régie générale
Frédéric Blanc
Captation et création vidéo
Solène Froissart
Administration
Jean-Baptiste Pasquier
Samedi 9 juin
Parcours public
18h : Rencontre avec l’auteur Falk Richter et la traductrice-metteur en scène Anne Monfort
- SOUS LA GLACE
PROPOS / Anne Monfort
Falk Richter est un jeune auteur et metteur en scène associé à la Schaubühne. Il a écrit de nombreuses pièces comme Electronic city, Dieu est un DJ, Nothing hurts, Tout. En une nuit. Sous la glace occupe une place à part dans l’œuvre de Falk Richter : elle s’intègre dans une expérience d’écriture et de mise en scène en quatre volets, intitulé Das System, dont elle est la deuxième étape.
La pièce raconte les parcours parallèles de trois personnages, consultants d’entreprise solitaires à la fois victimes et bourreaux d’une société aseptisée et communicante. Ces trois consultants sont confrontés à un enfant, seul adapté de façon encore transitoire, à cet espace qui va bientôt disparaître et dont la voie est toute tracée, la vie déjà vécue.
D’un niveau de réalité à l’autre, du travail à l’intime, impossible de décider si la pièce est le cauchemar de Jean Personne, le consultant vieilli, ou la dure réalité de l’entreprise. À peine des personnages encore individualisés, les êtres y errent d’un non-lieu surmoderne à l’autre entre l’aéroport et le réfrigérateur, faisant du transitoire un lieu définitif, s’installant sur leur lieu de travail pour toujours. Le monde y fonctionne de plus en plus sans les hommes ; entre la surdimension et la linéarité, la conscience du temps disparaît. Plus de drame chez Richter, on est dans un lieu où la tragédie et l’humour énorme se mêlent ; dans l’idylle d’un monde futur, les téléviseurs et les automobiles vivront heureux sans les hommes et marcheront main dans la main.
Dans ce tragique d’aujourd’hui, l’individu est en lutte contre lui-même, contre son propre langage. L’écriture de Richter articule perpétuellement l’intime et le collectif ; ses problématiques rappellent les travaux de Bernard Stiegler parlant de la difficulté de l’individu dans la société surmorderne d’aujourd’hui à exister, à se positionner, à être un " je " ou à constituer une communauté, un " nous " alors qu’un " on " globalisant met à mal l’individu. Le texte de Sous la glace réutilise les termes techniques d’un documentaire de Marc Bauder sur les consultants mais en les ancrant dans le domaine de l’intime, du personnel. Dans quelle mesure parle-t-on, dans quelle mesure est-on parlé par un discours dominant ? Sous la glace nous parle à tous de notre rapport au travail, de notre rapport à notre langage, qu’il soit verbal, sonore ou imagé.
L’écriture de Sous la glace comme des autres pièces de Falk Richter est une écriture de plateau, qui met au centre le travail de l’acteur et qui lui est destinée D’où un compagnonnage et une collaboration suivie entre un auteur-metteur en scène et une traductrice-metteur en scène. J’ai découvert le travail de Falk Richter en voyant aux Theatertreffen de 2000 Nothing hurts, qu’il avait écrit et mis en scène avec la chorégraphe Anouk van Dijk. J’ai ensuite traduit plusieurs pièces de Falk Richter, et monté Dieu est un DJ en 2002, puis Tout. En une nuit en 2005.
PROPOS / Serge Nail
Sous la glace m’a semblé un grand rire dévastateur qui déconstruit notre univers et son monde de la consommation. C’est la confrontation du corps de l’acteur à la langue qui permet de placer des endroits de temporalités différentes, d’éprouver ensemble, avec le public, une chose commune dans le rapport au monde.
Production La Cie Théâtre de l’Heure
Coproduction Mains d’œuvres (Saint-Ouen)
Soutiens Arcadi, Théâtre Éphéméride, du Théâtre de la Digue et des PUM, Naxos Bobine (Paris)