Saison 2006-2007

DU 29 MAI AU 3 JUIN 2007/ Création

 
 
 
Avec
Agnès Belkadi
Fanny Bueb
Diane Ducamp
Virginie Thomas
Fabienne Gotusso

Régie son et vidéo
Elsa Fromageau
 
 
 
En coréalisation avec Le Colombier, La Cie Les prunes électriques présente
 
OP1-HOPI
d'après " Amphitrite " de Ghérasim Luca
Conception et mise en scène Fabienne Gotusso
Éditions Corti
 
 
 

Apparitions, disparitions. Le geste appréhende l'espace, l'investit, l'invente. Un travail visuel et sonore, chanté et dansé, sur et avec le corps par quatre comédiennes et danseuses. En quête d'une figure insaisissable, celle d'Amphitrite - à la fois déesse de la mer chantée par Ovide et objet du poème Amphitrite de Ghérasim Luca. Un voyage, une traversée, présentés sous forme de fragments. Désir et formes naissent et vivent sur la toile de l'inconscient. Une démarche proche du rituel qui s'inspire aussi des incursions de l’historien d'art Aby Warburg en pays Hopi.

Un travail scénique qui se présente à la fois comme un processus et un rituel. Dés les premiers mots du poème, un rituel se met en place. On peut y déceler une dimension dionysiaque, car cela excède les rapports quotidiens et nous transporte ailleurs. Il est doublé d’un autre rituel, celui évoqué par l’historien d’art Aby Warburg, tel qu’il l’a découvert chez les indiens Hopi du Nouveau-Mexique : le rituel du serpent. Ghérasim Luca était conscient de la dimension magique et primitive abordée dans son aventure poétique.
Dans le spectacle, les deux rituels entrent en résonance, se mettent en place, s’esquissent, se cherchent et se supposent, comme le texte le suggère, l’utilisation d’un certain nombre d’objets en apparence anodins…
Un réservoir d’images, de films et de collages est exploité en relation avec le matériau sonore.
Le poème " Amphitrite " est un poème sur le désir et sur la mort.
Le désir contre la mort.
C’est un poème érotique, lequel érotisme s’atteint de façon troublante à travers des objets. On peut parler de fétichisme, de perversion, voire de délire d’interprétation, " du dérèglement lucide et raisonné de tous les sens " de Rimbaud. C’est à une incroyable opération de transmutation que se livre Ghérasim Luca.
On ne se situe pas dans le quotidien, mais dans un entre-deux qui tient du rêve. Une dimension somnambulique, où objets et images peuvent surgir à loisir.

Op1/Hopi s’appréhende comme un parcours, une progression, une approche, une forme libre et ouverte.

 

Ghérasim Luca

Auteur roumain né en 1913. C’est dans la brève période de liberté avant le socialisme que Luca renaît à la littérature et au dessin, suscitant un groupe surréaliste avec quelques amis. Au travail sur la langue, roumaine ou française, avec ses effets de bégaiement décrits par Gilles Deleuze, il faut ajouter la mise en scène de ses écrits et le travail de tout le corps qui représentait pour lui la lecture publique de ses écrits, lors de festivals de poésie, dont certains sont restés célèbres, dans les années 60, à Amsterdam ou à New-York. Troublé par la montée des courants racistes et antisémite, il se suicide en janvier 1994.

 
 

Production Compagnie Les prunes électriques
Coproduction le Parc de la Villette dans le cadre des Résidences d’Artistes 2005 et le Théâtre de l'Agora (scène nationale d'Evry et de l'Essonne)
Soutiens Crédit coopératif et de la Fondation Gaz de France
Remerciements Sputnik 347 pour son accueil et prêt de matériel ; ainsi qu’à Ludovic Morillon et Guillaume Boyer dit Wall.