Saison 2005-2006
- Mohamed Rouabhi
Carlo Brandt - Marc-Henri Lamande
- Brigitte Seth
Roser Montllo Guberna - France Jolly
- Marc Vincent
- Florent Meyer
- Gilles Sampieri
- Claudio Ioanna
Philippe Ménard - Pascal Bongard
Antoine Basler
Elsa Gallès - Gilles Verièpe
- Abel Neves
Véronique Bellegarde - Damien Dreux
Fabrice Merlen - Thomas Ferrand
- Festival Pas de côté
Avec Le Forum du Blanc-Mesnil
René Chéneaux
Marie-Josée Malis
Astride Mamina
Damien Noury
Véronique Petit
Diane Scott
DU 18 AU 23 OCTOBRE 2005
© Delphine Ogihara
la Cie Remblaiement de plateforme présente
- LE COLONEL SUSPICIEUX
Espace bleu. Un musicien avec ses "sampleurs". Une colonne surmontée d'une rôtissoire, une télévision éteinte. Des pas... un homme entre. Il est en uniforme et se bat avec les mots, les consonnes, les voyelles et les armées de malentendus. Il installe une volaille dans la rôtissoire. Il l'allume. La broche tourne. Il parle de son passé et guette l'avenir d'un œil suspicieux. Il zappe avec une télécommande. La télé muette diffuse les chaînes nationales en vigueur. Le poulet cuit. Soudain sur l'écran apparaît une volaille qui cuit identiquement. Tout y passe. Même lui. Le dernier paragraphe lui écorchera la bouche jusqu'à lui couper le sifflet. Il tombe froidement de sa chaise. Le képi roule. Odeur de poulet cuit à point. Musique. D'autres pas viennent...
Jean-Paul CHAVENT / Écrivain
C'est une âpre et explosive merveille... une grande claque dans la gueule, cette ouverture, comme chaque fois - de plus en plus rares les fois - qu'on est confronté à une déferlante beauté dans la langue et qui hurle poésie au plus haut, c'est-à-dire portant partout dans le corps la Musique.
Marc-Henri Lamande invente son lecteur, le forme à le suivre et à le lire dans sa voix. Expérience de sidération, de don de soi et de partage jusque dans la colère, à mes yeux extrêmement rare et forte (Artaud, Joyce, Pound, très peu d'autres).
Écriture, rythme, scansion sont ici ceux d'une poursuite et d'une "chasse" dont la violence même dans laquelle elles se disent et s'arrachent du corps doivent, ne peuvent que, se lire avec BONTÉ : quoi, le jeu en vaut donc encore la peine ? Le langage peut donc encore toujours déjà être cette fête ?
Loué soit celui qui accepte - et poitrine en avant - d'être le réceptacle du Verbe qui le traverse, et qui nous fait ce don d'un sens qui serait toujours à produire. Le don du chant, oui.