Saison 2004-2005

DU 9 AU 25 AVRIL 2004 / CRÉATION

 

 
Avec
Sharon Amir
Olav H. Benestvedt
Léonore Chaix
Alain Frérot
Olivier Luppens

Dramaturgie
Irina Szodruch

Scénographie-Costumes
Anne-Charlotte Vimont

Création Lumières
Marek Lamprecht

Création sonore
Cristobal Carvajal Rastello

Mise en mouvement
Isabelle David
 
 
En coréalisation avec Le Colombier, la Cie théâtre Bathyscaphe présente
 
PARASITES
De Marius von Mayenburg
Mise en scène de Mikaël Serre
Traduction Laurent Muhleisen
L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte présenté
 
 

“Parasites”, c’est avant tout une humanité exacerbée.

Si les personnages de cette pièce étaient des éléments ce serait une terre aux entrailles déchaînées, une tempête dévastatrice, vengeresse. Mais voilà, ce sont des hommes, alors je les suis, comme ils foncent d’excès en excès face à un désordre organique, un débordement de vices tel que j’ai le désir de les mettre sur scène, face à nous. Cette pièce reflète son temps, non seulement par son contenu, mais aussi par son existence même dans le paysage théâtral. Toute attitude nous condamne avec le temps. Faut-il en avoir peur ? Cette pièce est politique, mais je reste méfiant de l’alliance de ces deux termes. Je prends cela comme une provocation. En tant que metteur en scène mon esprit critique reste en alerte, mais c’est peut-être cela la passion, se battre contre toutes les raisons. Je veux m’attaquer à ce texte, à ce sur quoi il débouche aussi : une confrontation artistique entre notre réalité, une réalité sociale et toutes les fictions. J’y vois une manière de témoigner du monde dans lequel nous vivons ou tel qu’on le perçoit.

Parasite : Se dit d’un organisme qui détériore

le milieu où il vit. Organisme animal ou végétal qui vit aux dépens d’un autre (appelé hôte), lui portant préjudice, mais sans le détruire. (Le petit Robert)

C’est le terme que Friderike utilise en parlant de l’enfant qu’elle porte en elle et c’est aussi le titre que Marius von Mayenburg donne à sa pièce. Il y décortique sans fausse pudeur le paysage calleux d’une société où l’enfermement, l’asphyxie aboutissent inévitablement à une fracture, à un déchirement, au drame. À la fois coupés et dépendants de la vie sociale, de ce qu’elle propose comme produits dérivés et canalisateurs, ils restent désarmés, repliés sur eux-mêmes. Cette condition les empêche de s’aimer et les condamne à être les premières victimes de leur fonction parasitaire en deçà d’une société que l’on pourrait appeler hôte et qui entretient à leur égard une attitude ambiguë. Toutes les relations sont alors détraquées et poussées à leur paroxysme.

Ces êtres “imparfaits”

ne s’affranchissent pas, ne proposent pas une contre-culture ; ils ne peuvent nous satisfaire, ils ne se révoltent pas (à notre place) contre leur condition ; non, bien au contraire, captifs, ils reproduisent jusqu’à saturation les mécanismes psychologiques, reliques artificielles et complexes de nos cultures. “Imparfaits”, ils sont plus à même de nous faire découvrir les significations profondes de l’existence qu’un coucher de soleil.

Ici le noir et le blanc dominent,

contrastés, ils ne laissent pas de place aux dégradés et aux demi-teintes. Nous nous attacherons à ce que l’humour noir qui en découle parfois participe ainsi à la venue d’un rire qui provoque notre monde réel tout en couleur et pourtant bien moins réaliste. Un rire qui nous venge des douleurs et couleurs du monde peut-être, un rire sûrement “plus insaisissable et plus inquiétant que les larmes”. (G. Bataille)

 

Production Cie théâtre Bathyscaphe
Coproduction La rose des vents, scène nationale de Villeneuve d’AscqLa Ferme du Buisson, scène nationale de Marne-la-Vallée – Résidence de création, Parc de la Villette – dans le cadre de ses Résidences d’Artistes.
Soutien DRAC Ile de France, Ministère de la Culture et de la Communication, Goethe Institut de Paris.