Saison 2017/2018

Les 15 et 17 MARS / Reprise - Création 2017 au Colombier

Jeudi à 14h / Samedi à 18h

Tout public - À partir de 14 ans
 
 

DR

 

Avec
Simon Pitaqaj

Collaboration artistique
Samuel Albaric
Cinzia Menga

Création sonore
Cyrille Métivier

Création lumière
Franz Laimé
En coréalisation avec Le Colombier, la Cie Liria Teatër présente
 
NOUS, LES PETITS ENFANTS DE TITO
 
Écriture et mise en scène de Simon Pitaqaj
 

 

Propos/ Simon Pitaqaj

Comme toujours, une guerre éclate, l'enfant troque une vieille maison en brique au pied des montagnes contre une cité HLM en banlieue parisienne. Ce pays, c'est la Yougoslavie et cet enfant, c'est moi. Nous les petits enfants de Tito raconte la fuite du pays natal pour échapper aux prescriptions de la terre et du sang.
Albanais du Kosovo, je quitte une culture minoritaire imprégnée de mythes et de légendes pour entrer dans un monde périphérique. «Mais la marge, c'est ce qui tient la page» et rend l'écriture possible. Ce que j'écris, ce que je décris, c'est la rencontre entre les personnages qui ont peuplé mon enfance et forgent mon identité - les pachas Turcs, les fantômes de chevaliers sans tête, les duels entre frères ennemis, les devins prophétisant quelque commandement confus - et les récits urbains de match de foot perdus, de cours de techno bordéliques, de kebabs avariés, de vacances au ski aux fins tragiques.
Dans cette vie nouvelle, j'apprends ce que je suis et ne suis pas, je revêts plusieurs visages, je découvre l'unique et le multiple, je grandi, je rapetisse... bref, je deviens un homme qui montre et cache ses cicatrices.
C'est un récit de théâtre, c'est une autobiographie, c'est une fiction. Mon verbe est celui d'un étranger qui tente de franchir une frontière, celle des apparences.

Témoignage/ Marion Guilloux

Journaliste Le Souffleur

Au-delà du témoignage, il y a ce phrasé, déjà théâtral à la lecture :
« Je suis un mafieux, je suis un mafieux comme tous les Albanais. »
C'est ainsi que cela commence et que cela se déroule ensuite, dans un flot continu qui fait remonter l'enfance, l'arrivée en France - Terre Promise, l'adolescence à Saint-Denis jusqu'au drame hypothétique.
L'histoire d'une promesse qu'un papa a voulu tenir envers son fils : l'emmener en France. Et qu'il grandisse là-bas, et qu'il découvre peut-être qu'ici n'est pas mieux qu'ailleurs.
Pas mieux, voire pire, si l'on réfléchit en « vie d'homme » à ce que cela signifie être un exilé, un étranger. Oscillant perpétuellement entre conte et récit de vie, Simon Pitaqaj réussit à mêler l'appel de l'ailleurs à la prison de la ville lumière et ses barres d'immeubles de banlieue. Là où la jeunesse se méprise et refuse de croire en l'avenir.
Lui il est l'image floue d'une jeunesse en fuite.
En France, il est l'Albanais. Celui qui, selon les préjugés, vendrait père et mère pour se tailler une part au soleil.
Mais non. À la place, il écrit.
La force du texte de Simon Pitaqaj tient à sa forme brute et sans pathos. Un soliloque à bout de souffle, pour ne rien oublier.

 

Production Liria Teatër. Coproduction Théâtre de Corbeil-Essonne, la Villa Mais d'ici (Aubervilliers). Soutiens Conseil Départemental de l’Essonne, Artcena, l'Amin Théâtre / La Friche (résidence de création) et Le Colombier / Cie Langajà Groupement (Bagnolet). Avec le concours financier et l'aide départemental de l'Essonne et de la DGCA (compagnonnage avec l’Amin Compagnie Théâtrale).
Ce texte a reçu les Encouragements dans le cadre de l'Aide à la création du Centre National du Théâtre (ARTCENA)