Saison 2010/2011
- Anne Monfort
Gilles Sampieri
David Desoras - Bertrand Sinapi
- Luigia Riva
- Eléonore Didier
- Clara Schwartzenberg
- Antonia Buresi
- Jean-Louis Méchali
Gilles Sampieri - Cristèle Alves Meira
- Jamais vu ! - édition 5
Andrea Milnerova
Camille Ollagnier
Ali Moini
Carmen Cotofana
Helge Letonja
Luca Giacomo Schulte - David Desoras
- Gilles Sampieri
- Anne Monfort
- Concordanse(s) - édition 5
Lionel Hoche
Emmanuel Rabu
Jérôme Ferron
Frédérike Unger
Emmanuelle Pireyre - Manuel Ulloa-Colonia
- Les Rencontres Chorégraphiques
Filipa Francisco
Anna Krzystek
Maija Hirvanen - Noël Casale
- Pierre Doussaint
- Entrez dans la Danse
Venicius Kozan
Karl "kane Wung" Libanus
Anne N'Guyen
Du 11 au 15 Décembre 2010 / CRÉATION
DR
Antonia Buresi
Avec les voix de
Nathalie Bitan
Paola Comis
Manuel Mazaudier
Agustin Vasquez
Virginie Colemyn
Paul Fargues
Vidéo
Marie-Ange Luciani
Son
Fanny Martin
Lumières
Marie Vincent
- CRAVE (MANQUE)
- Mise en jeu Antonia Buresi
- Traduction d'Evelyne Pieiller - Édition de L'Arche
- A l'issue de la représentation de Crave(Manque)
- Rencontre avec l'équipe autour du spectacle et discussion sur 4.48.Psychose dernier texte de Sarah Kane, écrit après Manque, sur lequel la Cie L'Equipe de Nuit engage un nouveau travail.
Présentation de vidéos et de fragments sonores du travail en cours.
Nous sommes 7 : 4 acteurs, 1 vidéaste, 1 musicien et moi, l'amie imaginaire. Nous avons exactement 60 minutes. Nous avons tout notre temps.
À l'intérieur de ce temps nous agencerons sans relâche, dans une alerte et un engagement nécessaires, des combinaisons. Nous avons à disposition des mots, des corps, des sons, des images vidéo qui se contaminent et s'excitent mutuellement.
À partir d'une règle du jeu, de certains principes communs sur le plateau, il s'agira d'inventer des agencements au présent. Associations heureuses et accidents pulsionnels. Des agencements qui s'organisent et se désorganisent perpétuellement dans cette expérience commune, ludique, chorale et conflictuelle.
Crave (Manque) est un texte radical et intransigeant, où la langue de Sarah Kane s'expose sans compromis, sans détour, sans les balises d'un contexte et d'une situation donnés, sans confiner les quatre voix qui se succèdent dans un mouvement rythmique et irrépressible à une identification close, à un cadre infranchissable.
La traversée que nous propose Sarah Kane dans ce texte, pose la question de la place à prendre pour exister, pour s'inventer et aménager un espace pour soi dans sa relation à l'autre et dans le tumulte du monde. Mais si elle ne donne jamais de solution, en oscillant entre ce qui est admis, reconnu collectivement, et le désir forcément singulier et individuel, elle pose des directions qui dans leur multiplicité expriment des accès possibles à des instants de vérité.
Note d’intention / Par Antonia Buresi
Crave( Manque) est un poème.
Nous pouvons y entendre une voix, quatre voix, six voix, mille voix…nous pourrions les multiplier et démultiplier à l'infini… Une unicité éclatée en fragments épars ou une multiplicité intériorisée… Des voix comme autant d'appels qui convoquent le tout en explorant l'existence et le réel dans un trouble continu. Des prises de paroles comme des visées qui s'obstinent à dégager une voie, dans un mouvement d'entrelacs, de reprises, de diversités des sources et des dynamiques et qui font apparaitre des possibles temporaires, comme des sursauts incisifs dans le cour des choses, des saisissements soudains, des contacts et des chocs. Des paroles du fond pour des acteurs du manque qui sont comme des caisses de résonances.
Ça pulse en avant, irrépressiblement.
Lorsque la première « note » de la partition parlée est lancée tout court jusqu'à la fin de la traversée. Les voix mobilisées, se tissent entre elles, se heurtent, se prolongent, se complètent, se contrarient, s'unissent. Criblés d'impacts sensibles, de visions nous progressons à l'intérieur de cette matière qui s'accumule, s'accumule jusqu'au dépassement.
Sarah Kane est un auteur dont la force tient de ce désir irrépressible de la vérité. Une volonté absolue d'un contact direct, sans protection avec le monde, avec ce qui vit, ce qui nous transforme, ce qui nous trouble et qui est diffus, qui s'insinue et ne se contient pas. Elle n'est pas dans la mesure, le compromis de la convenance. Son intransigeance c'est-à-dire sa force est cette prise radicale et sans détour avec le monde. Le réel où nous sommes. L'échelle de ce texte est universelle. Il explose en permanence les limites de l'histoire privée et personnelle. “C'est une vie puissante, une vie plus que personnelle, ce n'est pas sa vie” (Gilles Deleuze in Abécédaire). C'est un appel à entendre, à sentir, à penser.
Production : Collectivité Territoriale de Corse (secteur spectacle vivant et vidéo d'art), Ville d'Ajaccio. Co-production : Théâtre L'Aghja à Ajaccio, La Fabrique de Théâtre à Bastia. Avec l'aide d'Arcadi dans le cadre de Plateaux solidaires, mise à disposition d'espace de répétition.