Saison 2008/2009
- Claire Aveline
Marek Kedzierski - Philippe Ménard
- Serge Hamon
Mariana Araoz - Claude Merlin
- Falk Richter
Anne Monfort - Mariapia Bracchi
- Jamais vu !- Édition 3
Françoise Tartinville
Petra Fornayová
Lenka Bartunkova
Zufit Simon
Jan Komárek
Stefano Mazzotta
Emanuele Sciannamea
Sofia Fitas - Bertrand Sinapi
- Concordan(s)e - Édition 3
Geneviève Sorin
Lulla Chourlin
Susanne Joubert
Carlotta Sagna
Olivia Rosenthal
Nathalie Pernette
Gwenaëlle Stubbe
Philippe Combe
Arnaud Cathrine
Pierre Johann Suc
Pierre Charras
Osman Kassen Khelili
Pascal Morin - Cécile Loyer
DU 16 AU 20 DÉCEMBRE 2008/ RÉSIDENCE DE CRÉATION
©DR
Bruno Jouhet
Lazare
Anne-Lise Main
Francisca Rosell Garcia
Jean-Michel Susini
Céline Vacher
Costumes
Constance Pourtier
Création lumières
Serguey Safonov
Création son
Blaise Merlin
Dessins
Anne Wurm
Administration de production
Silvia Mammano
- THÉÂTRE DE BOUCHE
L'AUTEUR
Nom de naissance (1913) : Locker / Nom choisi : Luca
Prénom : Zola ou Salman ? Gherasim finalement
Pays : la Roumanie, son quartier juif, Israël-en passage obligé et en complète rébellion contre le service militaire-, la France, pour finir.
Apatride et fier de l'être, in extremis Français.
Langues : roumain, yiddish, français, allemand, et quelques autres. Langue et Poésie, c'est tout un.
Amis : les surréalistes, mais pas André Breton ; les peintres ; surtout Paul Celan.
Suicide : le 9 février 1994, dans la Seine qui traverse une ville (et un monde) « où les poètes n'ont plus de place ».
« Le plus grand poète français, parce que roumain », pour Gilles Deleuze.
« Comme le funambule à son ombrelle, je m'accroche à mon propre déséquilibre » disait-il de lui-même.
En déséquilibre donc dans la langue française, sa poésie a été définie comme alchimique et kabbalistique. Elle est aussi joueuse et clownesque. Elle danse et rit. Mais d'un rire infiniment ténu et discret dont l'homme fait les frais. La langue s'amuse de l'homme et en fait son pitre. Les mots s'échappent, conversent et se poursuivent entre eux en toute liberté, livrés par contamination à une sorte de fou rire silencieux. Ici, rien ne pèse. L'homme y apparaît comme une erreur (ce qu'il est sans doute). Mais une erreur comique.
NOTE D'INTENTION
Théâtre et poésie ont un fond commun : ils manifestent une présence, déploient un espace d'apparition où le monde vient à nous et où nous nous livrons à lui, parfois dans le danger de ne pas tout à fait y reconnaître notre image, et d'en être dérangés.
C'est particulièrement vrai en ce qui concerne Gherasim Luca.
Sa poésie est toujours scénique, ennemie à la fois du « théâtral » et du « poétique ». La langue y est un acteur, en déséquilibre entre la page et la scène. La page s'y donne déjà comme scène, lettres et mots y semblent tout entiers dédiés à une activité spectaculaire, une sorte de danse tanguée, mi-tragique, mi-comique. Tandis qu'un souffle les parcourt, les conduit vers l'oralité. Et la scène devra à son tour retenir quelque chose de la page : que les acteurs y soient ensemble hiéroglyphes et corps animés, traversés par une pulsation qui leur donne vie, par une alternance de vides et de pleins.
C'est le choc entre des actions inscrites dans des schémas dramatiques précis et la vibration d'une langue décalée, fracturée, germinative, déverrouillant les situations et unifiant le tout qui fonde l'originalité de ce théâtre.
Production Cie Théâtre à toi pour toujours
Partenariat Le Colombier (résidence de création)
Soutiens du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, de la DRAC Ile de France, ministère de la Culture. Avec soutien de la Ville de Montreuil et du Studio Théâtre Berthelot. Avec le soutien logistique de l'EPCC du château de La Roche Guyon.