Saison 2001
- Zarina Khan
- François-Xavier Frantz
- Valery Warnotte
- Alexandre Fernandez
- Galerie chez Valentin
Boris Achour
François Nouguiès
Noël Dolla
Bruno Rousseaud
Harald Fernagu
Hugues Royer
Vincent Labaume
Lou Label-rojoux - Claire Le Michel
- Gilles Sampieri - Création d'atelier
- Eugène Durif
Christophe Ramirez - Gaëtan Kondzot
- Axelle Mikaeloff
DU 6 AU 9 SEPTEMBRE 2001 / CRÉATION THÉÂTRALE
Hubert Audet
Benjamin Baroche
Christophe Casamance
Zakariya Gouram
Laurence Haziza
Edouard Montoute
Eric Peuvre
Christel Willemez
Dramaturgie
Florence Ballif
Gaëtan Kondzot
Scénographie
Muriel Betrancourt
Création lumière
Sébastien Riou
- LA TRAGÉDIE D'OTHELLO
OTHELLO DE L'ORDRE AU CHAOS / Florence Balif
Venise, cité contradictoire, choquée du cours de son histoire, réticente à donner la main de son épousée. Conflits passionnels et opposition d’une société dont chaque individualité paraît dans l’ordonnance d’une promesse homogène pour porter le masque.
Fragilité de ses désirs, de ses passions qui se cherchant se manquent, se trahissent et se brisent, manipulés. La Cité transmet son pouvoir et sa face. République assassine où l’ordre et la loi sont marginalisé dans un ailleurs : loin du palais des doges et sur les mers incertaines d’une victoire de guerre, les passions naîtront et se perdront avec ses personnages . L’activité des hommes : un territoire qui va à sa perte . Leurs désirs : merveilleux pacte d’amour, merveilleux miroir de leurs destinées amoureuses, ce petit carré de tissu, ce mouchoir magique, telles les sorcières de Macbeth, prédiction funeste d’une Cité qui jette ses hommes du haut de la falaise, éliminera ses femmes au son des trompettes.
Leurs volontés :leurs conquêtes intestines, la place, sa place dans l’ordonnance de cette société est revendiqué par tous et pour chacun. Iago, divin Iago, hors de la cité et respirant avec elle, jaloux d’Othello qui jalouse Desdemona qui triche avec Cassio qui refuse Bianca qui hait Emilia qui ramasse le gage d’amour, qui traînera sur les remparts. Qui Roderigo succombera à ses fantasmes. A nouveau le son des trompettes jettera le manteau dessus la farce d’une tragédie qui comme ses enfants morts n’en supporte pas la vue.
Que la cité s’endorme sur ses renoncements, la mort a fait place net.
LE MAURE DE VENISE / Gaëtan Kondzot
Othello est sans doute dramatiquement la pièce la plus parfaite de Shakespeare. C’est l’exploration de l’âme humaine débarrassée d’exotisme.
Au delà, et loin du drame domestique, la pièce se révèle comme une puissante réflexion sur sa nature humaine, poétique et guerrière.
Shakespeare met à nu des éveils, des prospections intérieures où la prise de conscience conduit fatalement à l’anéantissement. Tout comme Lear, Hamleth et Macbeth, Othello accomplit son voyage intérieur, son innerspace, il explore jusqu’à sa propre destruction ses faiblesses. Lui, l’étranger, le poète guerrier, a cru qu’il y avait adéquation entre le paraître et l’être. Desdemona , la vertueuse, la fidèle, enjeu inconscient d’un désir désormais pervertit. Nous assistons à la contamination du monde de la vérité où la nature s’égare, les valeurs s’inversent, ici le combat est idéologique ; la langue poétique, seul refuge. Il n’y a que des vaincus. Que reste-t-il ?
Iago, notre Janus, notre double contemporain, met en scène comme postulat : La destruction d’un ordre qui croit encore à la vertu, à la beauté, à la transparence. Tel un acteur, il endosse, il convoque pour nous la figure du mal pour mieux s’en jouer.