Saison 2001

DU 23 MAI AU 2 JUIN 2001 / CRÉATION THÉÂTRALE ET CHORÉGRAPHIQUE

 
 

 
 
D'après L'infini Turbulent et Passages de Henri Michaux
Et Le poème de l’air de Marina Tsvetaeva
Les définitions du Prologue sont extraites de “Le dico de ma langue à moi” de Jacques Dor

Avec
Ariane Dionyssopoulos
Cornelia Sturm
Emmanuel Suarez

Création lumière
Vincent Bossu
Sylvain Bresson

Création son et régie générale
Sylvain Bresson

Création costumes
Delphine Cornut

Accompagnement chorégraphique
Nathalie Gatineau

Administratrice
Frida Morrone

Chargée de communication
Céline Vaucenat
 
 
 
En coréallisation avec Le Colombier, la compagnie Un ailleurs présente
 
 
L'INFINI TURBULENT
Conception et mise en scène Claire Le Michel
 
 

POÈME POUR LA SCÈNE

En français, en russe et en allemand


A partir des paroles croisées d’un homme et d’une femme, poètes tous les deux, Henri Michaux et Marina Tsvetaeva.
Notre règle du jeu :
Rejetant la certitude, se mesurer au Monde,
l'arpenter avec l'écriture pour outil.
Faire l'expérience de l'infini. De l'humain face à l'infini.
Infini : ce que l'on suppose sans limite
Contr. : fini, limité, borné

EXPÉRIENCE I

Quelles sont les sensations d'un homme sous mescaline, un hallucinogène? Michaux s'est lui-même prêté à cette expérience plusieurs fois. Après avoir observé ses propres réactions avec la minutie d'un scientifique, c'est en poète, par le biais de l'écriture, avec la distance de l’écrivain, qu'il la restitue. Il tente de rendre compte des mécanismes de la perception et des émotions.
Infini : les repères de temps et d’espace sont modifiés
Michaux décrit ses visions, qu’il nomme "rêves en mouvement", il ne met pas l’accent sur ce qu’il voit mais sur la transformation qui s’est opérée. Tout ce qui est perçu par les sens est fragmenté, accéléré, déformé. C'est le royaume du Verbe : il suffit de penser un mot pour qu'il prenne corps, devienne réel pour l'homme, aussi réel qu'un mal de tête.

EXPÉRIENCE II

Suite à la mort de Rilke (elle a entretenu une longue correspondance avec lui mais elle ne l’a jamais vu ; il est mort avant qu’ils aient pu se rencontrer), Tsvetaeva tente une rencontre en poésie et son écriture va s’en trouver modifiée.
Infini : tentative de transcendance
Son poème commence par une porte fermée, elle attend. Pas à pas elle va découvrir un monde aérien – le lieu de la mort - ; elle va traverser l’air, sa matière, avec ses turbulences et ses fulgurances. Le poème rend compte comme un journal, seconde après seconde, de la perception sensorielle qu’elle a pendant son parcours : il n’y a pas de récit, seulement l’expérience d’un être qui marche puis qui échappe à la pesanteur pour ne devenir qu'un son : " Est-ce par l’ouïe pure ou par le son pur que nous avançons ? "

EXPÉRIENCE III

Il y a un an nous avons commencé à répéter ; nous nous sommes livrés à des séries d’improvisations, de jeux, de constructions en empruntant à la fois aux auteurs et en tissant nos propres pistes détachées des leurs. Jeux de la transformation par le Verbe, d’un corps, plusieurs, livrés à notre observation, ou comment faire pour que le spectateur à son tour se livre… à des observations avec sur le nez le regard des poètes posé comme une paire de lunettes.
Infini : être humain
Sur la scène de théâtre, nous proposons un poème-expérience qui conjugue les leurs sans les raconter. Ce qui m’importe –pour être dans l’esprit des deux poètes- n’est ni le récit, ni la construction d’images mais les processus sensoriels. Nous donnons corps –3 corps : 2 femmes et un homme- à leur écriture en essayant d’être au plus près de sa structure, en travaillant sur le rythme, la pulsation, la musicalité qui naît des croisements des langues, nous donnons corps à leur tentative et, surtout, à leur rencontre.