La Cie Les Sbires Sibériens travaille à la création de

LA VOITURE FANTÔME

 

Écriture et mise en scène Maurici Macian-Colet

 

Sur un chemin de campagne, il fait nuit. Une conductrice qu’un lien fort unit à sa bagnole accueille un auto-stoppeur blessé au ventre.
Une voiture fantôme commence à nous raconter l’histoire du célèbre criminel allemand Klaus Meinholdesleben et de sa voiture volée.

 

Nul besoin d’aimer les bagnoles, ni d’être un partisan des combustibles fossiles ni même d’avoir son permis pour être sensible à l’imaginaire de la voiture, persistant symbole malgré la déchéance progressive de cet objet d’un autre monde, d’un ancien monde surtout, objet de l’ailleurs. Serviteur dévoué et meurtrier en puissance, l’automobile est cette machine première dont on ne se débarrasse pas, un produit primitif et involontaire de l’ancestral rêve robotique. Lui donner la parole, comme on s’évertue souvent à donner la parole aux morts sur la même scène que nous prétendons occuper avec notre Voiture fantôme, est l’impossible but de ce spectacle.

Né du simple désir de raconter une histoire autour d’une voiture en y convoquant le fantastique, La Voiture fantôme aborde plus profondément le désarroi intime et inéluctable de l’humain face à la disparition d’un monde, celui qu’on a toujours connu et qu’on croyait immuable, par la disparition des affects et même des objets qui le composaient. Cette disparition n’est jamais soudaine mais elle devient évidente à un certain moment, comme un désamour progressif acté par une rupture amoureuse. En d’autres termes - et préférant écarter toute tentation de convoquer les peurs apocalyptiques en vogue et tellement fondées - est-ce que cette pièce ne nous parlerait pas tout simplement de la mort de la jeunesse ? Nous soupçonnons fortement - sans pouvoir toutefois l’affirmer de manière catégorique - que c’est peut-être ça finalement le fond de l’affaire.

 

Production Les Sbires Sibériens
Soutiens Scènes sur Seine, Le Colombier (Bagnolet)