Saison 2016/2017
- Etienne Pommeret
- François Chaffin
- Cyril Hériard Dubreuil
- Christophe Laluque
- Vincent Lacoste
- Jean-Marie Colin
Pauline Albouy - Maxime Contrepois
Magali Mougel - Élise Chatauret
- Concordan(s)e - édition 11
Pierre Ducrozet
Maud Le Place
Catherine Meurisse
DD Dorvillier - Simon Pitaqaj
- Festival Les Incandescences
Jean Magnard
Diane Peltier
Eloïse Deschemin - Les Rencontres Chorégraphiques
Jasna Layes Vinovrski
Mallika Taneja
Diana Ashbee
Mitra Ziaee Kia
Sina Saberi
Ruri Mito
Ji Yeon Yang
Oona Doherty
Vania Vaneau - Mathieu Cirodde
- Maurici Macian-Colet
DU 21 AU 26 MARS / Création de texte
DR
Avec
Simon Pitaqaj
Collaboration artistique
Samuel Albaric
Cinzia Menga
Création sonore
Cyrille Métivier
Création lumière
Franz Laimé
- NOUS, LES PETITS ENFANTS DE TITO
Propos/ Simon Pitaqaj
Comme toujours, une guerre éclate, l'enfant troque une vieille maison en brique au pied des montagnes contre une cité HLM en banlieue parisienne. Ce pays, c'est la Yougoslavie et cet enfant, c'est moi. Nous les petits enfants de Tito raconte la fuite du pays natal pour échapper aux prescriptions de la terre et du sang.
Albanais du Kosovo, je quitte une culture minoritaire imprégnée de mythes et de légendes pour entrer dans un monde périphérique. «Mais la marge, c'est ce qui tient la page» et rend l'écriture possible. Ce que j'écris, ce que je décris, c'est la rencontre entre les personnages qui ont peuplé mon enfance et forgent mon identité - les pachas Turcs, les fantômes de chevaliers sans tête, les duels entre frères ennemis, les devins prophétisant quelque commandement confus - et les récits urbains de match de foot perdus, de cours de techno bordéliques, de kebabs avariés, de vacances au ski aux fins tragiques.
Dans cette vie nouvelle, j'apprends ce que je suis et ne suis pas, je revêts plusieurs visages, je découvre l'unique et le multiple, je grandi, je rapetisse... bref, je deviens un homme qui montre et cache ses cicatrices.
C'est un récit de théâtre, c'est une autobiographie, c'est une fiction. Mon verbe est celui d'un étranger qui tente de franchir une frontière, celle des apparences.
Témoignage/ Marion Guilloux
Journaliste Le SouffleurAu-delà du témoignage, il y a ce phrasé, déjà théâtral à la lecture :
« Je suis un mafieux, je suis un mafieux comme tous les Albanais. »
C'est ainsi que cela commence et que cela se déroule ensuite, dans un flot continu qui fait remonter l'enfance, l'arrivée en France - Terre Promise, l'adolescence à Saint-Denis jusqu'au drame hypothétique.
L'histoire d'une promesse qu'un papa a voulu tenir envers son fils : l'emmener en France. Et qu'il grandisse là-bas, et qu'il découvre peut-être qu'ici n'est pas mieux qu'ailleurs.
Pas mieux, voire pire, si l'on réfléchit en « vie d'homme » à ce que cela signifie être un exilé, un étranger.
Oscillant perpétuellement entre conte et récit de vie, Simon Pitaqaj réussit à mêler l'appel de l'ailleurs à la prison de la ville lumière et ses barres d'immeubles de banlieue. Là où la jeunesse se méprise et refuse de croire en l'avenir.
Lui il est l'image floue d'une jeunesse en fuite.
En France, il est l'Albanais. Celui qui, selon les préjugés, vendrait père et mère pour se tailler une part au soleil.
Mais non. À la place, il écrit.
La force du texte de Simon Pitaqaj tient à sa forme brute et sans pathos. Un soliloque à bout de souffle, pour ne rien oublier.
Production : Liria Teatër. Avec le soutien du Conseil Général de l’Essonne, du Théâtre de Corbeil-Essonne, de Artcena, de l'Amin Théâtre / La Friche (résidence de création) et du Colombier (Bagnolet).
Ce texte a reçu les Encouragements dans le cadre de l'Aide à la création du Centre National du Théâtre.
PARCOURS PUBLIC / GRATUIT sur réservation
SAMEDI 25 MARS À 18H/ Lecture publique
Les tableaux de ce drame mêlent efficacement des thèmes puissants et archaïques ; le sang versé pour cimenter un nouvel ordre, le rapport entre les morts et les vivants, et des questions d’une grande modernité, avec la montée en force de groupes aussi puissants qu’anonymes, qui parlent taux d’intérêt, indemnités, chiffres, mais dont les calculs sont également souillés de sang…
C’est toute la riche ambiguïté, toute la fluidité moderne qu’interroge Le Pont.
Ce passage ouvert, cette divulgation de la parole, ce lien avec l’extérieur causeront-ils la dissolution des identités, leur détournement à des fins bassement mercantiles ou populistes ? Ouvriront-ils le chemin à une invasion froidement commerciale ou à la domination d’un voisin qui nous ressemble autant qu’il paraît étranger ? Et à quel prix ? Combien faudra-t-il sacrifier d’innocents pour fonder ce nouvel ordre ?
Sans jamais nous livrer de solutions toutes faites ni simplifier des ambiguïtés fécondes, Le Pont brasse des questions essentielles, aux couleurs bariolées et parfois brutales des Balkans, dans lesquels s’est si souvent décidé l’avenir de l’Europe.